Dans une discussion hier on abordait le thème souvent revisité de l’horloge biologique et des heures de sommeil versus les heures de travail.
Quand on passe la plus grande partie de sa journée devant l’ordinateur à designer, programmer, concevoir, surfer, rechercher, apprendre, comprendre… le temps finit par passer sans qu’on ne s’en rende compte. L’ordi n’aide pas, lui qui ne varie jamais dans sa constance.
Quand on travaille à son compte, à la maison, le temps finit par se décaler, s’allonger, se décomposer. On se couche de plus en plus tard à chaque jour, on se lève forcément de plus en plus tard. Vient le moment où on regarde l’horloge et oups, il est 5h30 du matin, on devrait aller dormir parce que demain, ouf, y’a du boulot, mais le cerveau n’est pas d’accord, il est en feu, les synapses qui lancent des flamèches de toutes parts. Dormir n’est pas une option, il faut passer par une étape de transition, ralentir la machine, respirer un peu, tsé. Mais on est trop fatigué pour lire ce truc qui traîne à notre chevet, auquel on ne veut pas porter une attention trop légère (On veut quand même que ça serve, cette lecture, on veut investir un temps de qualité, vraiment, un livre à trente piasses, c’est pas un truc à négliger. Donc on lira ça un autre soir).
Des fois j’ai vraiment l’impression que mon horloge interne est réglée sur du 28 heures, ou 30 même. Chaque journée est trop courte, la nuit arrive au mauvais moment, le matin sans s’annoncer. Tranquillement le décalage opère, la journée s’allonge, la nuit raccourcit. Le matin revient, inexorablement, sans pitié. Et on finit par se retrouver à l’envers sur l’horaire. On est sur le time zone d’un autre continent. On déjeûne en même temps que les chinois, ou les russes, ou les australiens. Et puis quelques jours après ça, on se réveille, un matin, et il est 7h au cadran. On est revenus à l’heure normale de l’est.
Le rythme n’est jamais basé sur 24 heures, jamais sur 7 jours. Probablement qu’un chercheur du futur va décoder ce mystère, découvrir qu’en fait on est settés sur du 28 heures, sur une semaine de 12 jours, ou quelque chose comme ça. C’est quand même fascinant comment on peut ignorer autant de choses sur soi-même. Bon dodo.